L’investissement dans une startup n’est pas toujours facile car l’information disponible n’est pas régulée et qu’il existe une part d’incertitude de marché très forte. Aussi, la personnalité de l’équipe fondatrice va influencer énormément la réussite du projet. Voici donc nos 10 conseils pour investir avec succès dans une startup !

1. Mesurez la couverture médiatique

La présence médiatique d’une jeune pousse est assez importante dans la mesure où c’est une sorte d’avant-goût de la réaction du marché. Si les journalistes spécialisés dans le domaine rédigent des articles dessus, c’est que le concept vaut la peine d’être mentionné et que d’autres personnes seront certainement convaincues de l’utilité du produit ou service. Ce sera aussi l’occasion pour vous de glaner pas mal d’informations sur votre future target.

Une bonne couverture médiatique au moment de lever des fonds, cela signifie aussi que l’équipe a déjà été capable de mettre en place une bonne stratégie de PR, ce qui sera crucial pour le développement de l’activité. Une partie du travail est déjà bien avancée ! Enfin, cela peut jouer sur la psychologie d’éventuels concurrents qui trouveront que le concept semble déjà avancer, ce qui renchérit le coût du ticket d’entrée pour un nouveau player.

2. Rencontrez l’équipe fondatrice

La réussite d’un projet dépend pratiquement autant de l’idée que des startuppers qui la portent. L’équipe parfaite en phase d’amorçage serait certainement d’avoir au minimum un fondateur avec un profil technique pour développer le produit et un autre avec de vraies capacités commerciales pour vendre le produit. Evidemment, un gestionnaire « couteau-suisse » viendrait compléter le trio gagnant.

Avant d’investir, il est important de rencontrer l’équipe pour plusieurs raisons : vous allez pouvoir confirmer que vous avez une vision commune de la suite à donner au projet, ce qui est crucial surtout si un shift de l’activité est nécessaire. Vous allez aussi pouvoir déceler d’éventuelles tensions entre les fondateurs qui pourraient nuire à l’aventure.

3. Validez le business model

3.1 Analyse SWOT

Une analyse SWOT (Strength, Weaknesses, Opportunities, Threats) permet de réfléchir à la situation de l’entreprise. En identifiant les forces et faiblesses de l’entreprise conjointement avec les startuppers, certaines opportunités ou certains risques peuvent se révéler.

3.2 Forces de Porter

La matrice de Porter, élaborée en 1979, donne les 5 forces qui impacte la structure concurrentielle d’une industrie de biens ou de services. Cette analyse est moins centrée sur l’entreprise elle-même mais plus orientée sur la structure du marché. Voici les 5 forces qui doivent être étudiées :

1. le pouvoir de négociation des clients,

2. le pouvoir de négociation des fournisseurs,

3. la menace des produits ou services de substitution,

4. la menace d’entrants potentiels sur le marché,

5. l’intensité de la rivalité entre les concurrents.

3.3 Blue Ocean Strategy vs Red Ocean Strategy

La théorie marketing distingue 2 types de marché : les marchés déjà existants sur des produits déjà connus qui sont concurrentiels (Red Ocean), et les marchés qui ne sont pas encore inventés et qui ne souffrent donc pas de la concurrence : Blue Ocean). Plus votre entreprise évolue dans un Blue Ocean, plus elle a de chance d’être innovante et moins il y a de risque d’avoir des concurrents rapidement.

4. Validez le business plan financier

Le business plan est un exercice quasi obligatoire car il permet de quantifier les objectifs et surtout de se poser les bonnes questions. En tant que futur investisseur, vous devez vous demander si les chiffres sont bien réalistes et cohérents. Les startuppers défendent leur bébé et ils auront certainement tendance à en rajouter pour rendre l’investissement attractif. La croissance du chiffre d’affaires sera le nerf de la guerre dans les premiers temps bien sûr, mais il faut aussi prêter attention à la gestion du cash. Les décalages de paiement peuvent vite étranger une startup, la précipitant à sa fin !

N’hésitez pas à demander si des devis ont été établis pour supporter les chiffres présentés. Aussi, l’aide d’un expert-comptable spécialisé peut être requise pour contrôler le bon calcul des charges et vérifier que certaines catégories de coûts n’ont pas été oubliées par exemple.

Gare enfin aux frais abusifs liés à l’investissement : frais de dossier, frais d’intermédiation etc…

5. Valorisez la participation dans la startup

Il existe principalement 2 méthodes pour valoriser une cible : La méthode des cash-flows et la méthode des comparaisons. La valorisation d’une startup est indispensable lors de la levée de fonds puisque la répartition du capital en fonction de l’apport en dépend. Bien sûr à un stade aussi avancé, une valorisation purement mathématique n’est pas la panacée puisque d’autres éléments non quantifiables vont peser, mais cela donne des indications de survalorisation éventuelle. Enfin si une étude indépendante peut être réalisée, ce sera parfait ! Voici donc les 2 méthodes :

5.1 Méthodes des comparaisons

La méthode de valorisation par comparaison compare la cible d’investissement avec les entreprises du même secteur d’activité. L’idée est de comparer des entreprises dont on connait la valorisation en termes de ratios financiers et en privilégiant les sociétés ayant récemment fait l’objet de transaction. Il ne restera plus ensuite qu’à faire une règle de 3 ! J

5.2 Méthodes des cash flows

La méthode de valorisation par l’étude des cash flows actualisés (discounted free cash flows) détermine la valeur de l’entreprise en fonction des flux de liquidité prévisionnels actualisés. L’analyse est alors basée uniquement sur le business plan financier, donc sur des prévisions qui n’ont rien de sûr. Tout dépend de la capacité des startuppers à évaluer leur développement et leurs opportunités de marché. Cette méthode est généralement utilisée dans une phase de croissance quand on a déjà un peu de visibilité sur ce que seront les chiffres futurs, mais moins à l’amorçage.

6. Investissez avec d’autres business angels

L’union fait la force, c’est bien connu. Dans la mesure du possible, plutôt que de supporter 100% du risque que représente une startup en développement, privilégiez un investissement conjoint avec d’autres business angels par exemple ou avec d’autres fonds d’investissement. Cela va également permettre de renforcer les connections de l’entreprise qui va bénéficier de l’expérience de chacun.

Il faut hurler avec les loups, si on veut courir avec eux : lorsqu’une « meute » d’investisseurs est prête à investir dans la même entreprise, c’est que l’entreprise a un très bon profil, et que les attentes sont convergentes. Enfin, vous pouvez repérer les meilleurs deals en suivant l’activité des fonds comme Kima Ventures. A noter également la plateforme AngelSquare.

7. Confirmez votre avantage fiscal

En 2018, investir dans une startup permet au particulier de réduire son impôt sur le revenu de 25% ! Et il faut en profiter car après 2018, le taux reviendra à 18% ! Mais il y a tout de même quelques conditions pour que cet avantage fiscal soit valide :

1. L’investisseur doit garder ses parts 5 ans pour soutenir le développement de l’entreprise

2. Le dirigeant de la PME doit fournir à l’investisseur une attestation d’éligibilité confirmant que sa société respecte bien les lois en vigueur qui accordent cette réduction d’impôts. Cette attestation protégera l’investisseur en cas de non-respect du cadre légal par la PME qui cherche à lever des fonds.

8. Préparez le désinvestissement

La difficulté du désinvestissement n’est pas une légende ! Investir dans une startup, ce n’est pas investir en bourse où l’on peut librement acheter et vendre ses actions. Dès la prise de participation, il faut anticiper la sortie : il existe beaucoup de montages financiers pour aider les actionnaires à revendre leurs parts de gré-à-gré, mais cela a un coût : pénalités financières en cas d’illiquidité des titres. Il est important de garder en tête que l’objectif reste d’effectuer une plus-value en sortant du capital.

Le meilleur moyen de sortir facilement reste la cotation sur un marché qui permet de créer de la liquidité en mettant en relation les acheteurs et vendeurs.

9. Suivez vos startups

Les assemblées générales annuelles sont un moment d’échange formel entre les actionnaires et les dirigeants de la startup, cependant il ne faut pas se limiter à cela mais organiser un vrai suivi. Déjà parce que les startuppers peuvent avoir besoin de se sentir soutenus, mais aussi parce que cela vous permet de voir si votre investissement est correctement géré.

N’hésitez donc pas à lire des articles (voire à demander une revue de presse au manager), à vous rendre aux évènements organisés par la startup et à participer relativement activement (sans ingérence bien sûr) à la croissance et à la notoriété du projet ! Enfin si vous le pouvez, partagez votre carnet d’adresses pour doper votre investissement !

Enfin, n’hésitez pas non plus à retrouver l’actualité des startups sur Startuppers.Club !

10. Diversifiez votre investissement

La règle de base est de diversifier son portefeuille. Cela permet de diluer le risque, qui reste très important dans le secteur de l’investissement start-ups. Selon France Angels, statistiquement sur 100 startups parrainées par des business angels:

10% seulement seront des pépites avec un succès transcendant qui permet de multiplier la mise initiale par 10 voire 100. C’est là l’objectif de tout entrepreneur.
20% performeront moyennement, ce qui permettra aux investisseurs de récupérer leur investissement initial avec éventuellement une prime
40% feront faillite, le risque est donc bien réel de voir son capital partir en fumée !
30% ne produiront jamais assez de liquidités pour rembourser leurs actionnaires et resteront scotchées, c’est-à-dire qu’elles arriveront juste à se maintenir mais pas à se développer