Le choix du type d’investisseurs est important pour lever des fonds sereinement. Vous pouvez consulter notre arbre de décision pour comprendre quel investisseur est fait pour vous ! Voici donc les avantages et inconvénients de chaque catégorie de partenariat financier.

1. Investissement personnel et Love Money

1.1 Définition

Love money
La love money représente tous les investissements reçus de votre famille, de vos amis ou tout simplement vos fonds propres investis par vous-même.

Concrètement ce sont des gens « qui vous aiment » qui financent votre projet. Parfois, vous pouvez fédérer au-delà de votre premier cercle et vous servir du levier du Crowdfunding pour atteindre vos objectifs.

1.2 Avantages et Inconvénients

Le gros avantage de la love money, c’est que le financement est gratuit (vous ne payez pas de commissions) et que l’investisseur est un proche et qu’il n’attend généralement pas de rentabilité de votre entreprise dans les mois à venir. Il considère cet investissement comme une sorte de don.

Les inconvénients de ce type d’investissement sont la faiblesse des montants levés ainsi que l’aversion au risque de votre entourage. En effet, tout le monde n’est pas business angel, et le risque de tout perdre est tellement important que certaines personnes ne réagiront pas forcément bien face au risque.

2. Crowdfunding

2.1 Définition

Crowdfunding
Le crowdfunding est un financement participatif d’un grand nombre de personnes en vue de la réalisation d’un projet.

Plus concrètement, Il existe de nombreux types de crowdfunding différents et autant de plateformes de crowdfunding mais généralement le financement participatif prend la forme d’un don, d’un prêt (Crowdlending) ou encore d’un investissement en capital.

2.2 Avantages et Inconvénients

L’avantage principal du Crowdfunding est qu’il n’y a pas de prise de capital, donc pas de dilution : le startupper reste le maître du projet et est assez libre dans l’utilisation des fonds levés. De plus, le deuxième avantage du Crowdfunding est qu’il permet de tester le marché en observant l’intérêt pour son service ou son produit auprès des futurs clients, qui peuvent ainsi pré-acheter le concept. Enfin ne l’oublions pas, une bonne campagne de crowdfunding, c’est la première campagne marketing !

L’inconvénient de ce modèle est qu’il faut fédérer de nombreuses personnes rapidement car la mise de chacun est relativement faible. Aussi, la plupart des plateformes de crowdfunding prennent une commission entre 5 et 10%, ce qui diminue les fonds réellement mis à disposition.

Des cabinets de conseil en Crowdfunding peuvent vous aider à tirer le meilleur parti de votre campagne. Un bon conseil est de constituer une grosse communauté autour du projet avant de se lancer dans la campagne de financement afin de maximiser l’engouement.

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2.3 Investissements en crowdfunding

En France, le Crowdfunding de don est en augmentation entre 2016 et 2017, passant de 69M€ à 83M€, mais il faut noter que 83% de ces financements sont compensés par des contre-dons en nature et notamment en produits pré-vendus.

Le Crowdfunding en investissement est en légère perte de vitesse diminuant de 10M€ par rapport à 2016. Les premiers bénéficiaires de ce type de financement sont les ETI/PME qui ont levé 219M€ en 2017, puis l’économie solidaire pour 48M€ et les startups sur la troisième marche du podium seulement avec 40M€. Gardons à l’esprit que les campagnes reçoivent en moyenne seulement 310€, et que seuls les projets bien préparés arrivent à capter des fonds intéressants.

Le Crowdfunding de prêt est maintenant la forme la plus répandue en termes de montant avec 195M€ en 2017, mais cela est principalement dû au crowdfunding immobilier qui demande des sommes importantes.

3. Business Angels

Souvent regroupés au sein d’une structure, les business angels sont des acteurs incontournables du financement des startups. Ils financent de plus en plus de startups chaque année avec 509 deals en 2017 contre 415 en 2015. La motivation fiscale (déduction de 50% de l’investissement déduit du montant de l’ISF dans la limite de 45 000€, ou 18% pour l’IR) permet d’amortir partiellement le niveau de risque que représente ces investissements, mais les incitations fiscales à l’investissement privé des Business Angels restent limitées par rapport à la Grande Bretagne par exemple.

Les réseaux de business angels en France sont fédérés autour de l’association France Angels. Ensemble ils étudient les projets et décident d’investir conjointement pour diluer le risque. La sélection se fait d’abord à la lecture de l’executive summary qui présente le projet. Si le projet intéresse, les startuppers sont invités à présenter leur projet dans un pitch. La phase suivante est la due diligence qui permet d’assurer aux business angels que le projet est viable et que rien ne leur a été caché qui aboutira à la définition d’une termsheet qui définit le plan d’actions. Enfin le closing est l’étape finale durant laquelle les startuppers récupèrent réellement les fonds. Le timing pour une levée de fonds auprès de BA est d’un peu moins d’un an en prenant quelques mois pour affiner l’executive summary.

3.1 Avantages et Inconvénients

3.2 Investissement moyen

Plus de 70M€ ont été investis par les investisseurs physiques en 2016 pour 135 tours de table et une moyenne de 550K€ par BA par an. Le montant moyen investi est en nette augmentation puisqu’il n’était que de 450K€ en 2015. Les business angels investissent principalement dans le digital (38% des montants investis) et la recherche médicale (19% des montants investis). On note toutefois un regain d’attention des BA pour les biens de consommation avec 17% des montants investis en 2017. Un pool de business angels peut financer des levées de fonds comprises entre 50 et 500 K€ par deal.

4. Fonds spécialisés : FCPI, FCPR, FIP, Corporate Venture

Les fonds sont les acteurs probablement les plus connus du secteur du financement, parce que c’est leur rôle et parce qu’ils sont sans arrêt à la recherche de nouvelles pépites dans lesquelles prendre des parts. Ces fonds organisent en amont des collectes de fonds (qui bénéficient souvent des mêmes avantages fiscaux vus précédemment). On distingue 2 grandes catégories de fonds investissant dans les startups :

4.1 Fonds institutionnels

Les fonds institutionnels régionaux ou nationaux sont regroupés au sein de France Invest (anciennement l’AFIC pour Association des Investisseurs en Capital). Les fonds régionaux auront tendance à prendre des participations minoritaires, souvent en co-investissement avec d’autres fonds pour diluer le risque. Le ticket est compris entre 50K€ et 500K€ au niveau régional mais peut monter, pour des fonds nationaux, jusqu’à environ 5M€ si le projet est très prometteur. Si les fonds régionaux sont souvent des sociétés de capital risque, les fonds nationaux prennent différentes formes dont les FCPI (Fonds communs de placement dans l’Innovation, FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque, qui se rapprochent des LLC américains) et FIP (Fonds d’Investissement de Proximité). Les FCPI sont plus régulés et doivent investir 60% de leurs actifs dans des entreprises qualifiées par la BPI. Généralement une société de gestion gère plusieurs fonds avec des horizons de maturité différents.

L’avantage de ces fonds est le montant des capitaux investis qui peut être très important. Ils ont la capacité financière d’accompagner les entreprises dans leur envol. En revanche le contrôle imposé par ses fonds est aussi nettement plus important avec des exigences accrues. Egalement

4.2 Fonds Corporate Venture

Le Corporate Venture représente une bonne alternative aux fonds. Des grands groupes industriels ont font de la veille technologique en incubant les jeunes pousses. Ce modèle peut être gagnant-gagnant car le startupper n’aura souvent pas de loyers à décaisser et pourra faire un focus total sur le développement de son produit ou service. Autre avantage de ce type de financement, le groupe industriel a un horizon souvent plus loin dans le temps que le fonds et ne demande pas de rentabilité immédiate ou de multiples de croissance. L’objectif pour le groupe industriel est d’absorber des innovations technologiques.

En revanche, ce modèle impose de se vendre dès le début à une entreprise qui prend une option conséquente sur le futur de la société.

En France, le Venture Corporate représente environ 10% du capital-risque, selon l’étude de l’Observatoire PME-Finance. Si de nombreux domaines sont concernés, les domaines technologiques sont en tête avec des groupes puissants comme Dassaults Systèmes dans les logiciels, Total pour l’énergie et Rhodia pour la chimie. On notera également également le programme « Allianz X » de l’assureur qui a investi entre autres dans la Drone Racing League aux USA… Comme quoi, les investissements peuvent ne pas être directement reliés au business principal du grand groupe !