Startuppers Club FR

eFounders, le Startup Studio Français qui a produit Aircall

eFounders startup studio

Il y a deux semaines, le Startuppers Club s’était intéressé au Startup Studio le plus connu : Rocket Internet. Mais depuis, nos lecteurs nous ont demandé à juste titre de parler présenter le startup studio Français qui mérite bien d’être connu également : eFounders. Il y a bien sûr d’autres structures de ce type dans le monde comme Betaworks à NY et SF. Thibaud Elzière, de Fotolia au startup studio eFounders Initialement fondée en 2011, le studio a déjà créé une quinzaine de startups parmi lesquels un certain nombre de succès. En fait, l’histoire commence avant. En effet, le fondateur d’eFounders Thibaud Elzière a eu un passé avant le startup studio. Il a été le co-fondateur de Fotolia en 2004. La startup finalement vendue en 2014 permettait aux photographes de proposer leurs photos à la vente. La rémunération, entre 20 et 63% du prix payé par le client final, avait convaincue un grand nombre de photographes. Finalement, la startup devenue connue dans son domaine a été vendue 800 millions de dollars à Adobe ! De quoi monter sereinement un Startup Studio ! Le profil de Thibaud Elzière va au-delà du simple serial entrepreneur, c’est un venture builder. Le but du VB est toujours le même : créer une startup et la rendre indépendante le plus rapidement possible (en moyenne en 3 ans). Concrètement donner son indépendance à une startup c’est faire un exit juteux, soit une vente de l’entreprise, soit une IPO, ou encore une levée de fonds importante par exemple. Le tout en bénéficiant de synergie et en ayant une expérience de la création de société. Voici donc quelques startups sorties de la startup factory : TextMaster, le Uber de la création de contenu-texte et de la traduction C’est l’une des premières startups fondées par eFounders en 2011. TextMaster propose des traductions professionnelles, de la création de contenu web et de la révision de texte. D’un côté des locuteurs natifs d’une langue et freelance, de l’autre un besoin en textes dans toutes les langues pour alimenter les sites internet majoritairement. Le service est diponible en 20 langues dans 50 pays ! Enfin, la startup a su signer des partenariats intéressants comme avec Microsoft et WordPress. TextMaster finira d’ailleurs incubée par Microsoft Accelerator Paris en Mars 2016. Les financements se sont régulièrement succédés jusqu’au rachat global. Le parcours de rêve pour un startup studio ! En effet, en Janvier 2011 Thibaud Elzière fonde TextMaster aux côtés d’Alexandre Ponsin, Benoit Laurent et Quentin Nickmans. 4 tours de table vont ensuite suivre dont 2M$ en Novembre 2012, 1M€ en Juin 2014 et 5M$ en Mars 2016. Les fonds totaux levés s’élèvent à 8.4M$ selon Crunchbase TextMaster. Le revenu annuel 2017 est d’un peu plus de 7M€ pour 35 salariés qui travaillent pour la startup dans 5 pays différents. TextMaster a pris son indépendance en Mars 2018 avec l’acquisition de la startup par Technicis. Technicis avait déjà racheté d’autres startups du secteur comme Arancho Doc. Le CEO de l’acquéreur, Benjamin du Fraysseix, voit déjà le chiffre d’affaires 2018 atteindre 9M€. La plateforme devrait continuer à être gérée séparément. En effet, son nom bien connu lui permet d’attirer et est un vrai atout ! Mention, la veille médiatique qui veut concurrencer Google Le service que Mention.com propose est de la veille média en temps réel. Concrètement, le robot de Mention crawle un milliard de sources dont des plateformes comme Twitter, Youtube, certains journaux, et même Amazon ! Ce service permet d’écouter tout ce qui se dit sur votre marque en temps réel. Ce sera l’un des outils privilégiés du Community Manager en complément de Google Alerts. Mention permet d’identifier qui parle de votre marque et comment ; cela vous donne l’opportunité de répondre aussi rapidement en accentuant les buzz en traitant directement les bad buzzs en cas de crise. Evidemment, si vous avez les idées un peu plus longues, cela vous permet de comprendre comment vos concurrents communiquent, mais aussi de trouver des influenceurs qui peuvent parler de vous ! eFounders a conçu en Mention en Janvier 2012, soit pile un an après TextMaster. En Mars 2013, l’équipe de Thibaud Elzière lève 800K€ pour accélérer la croissance. La startup incube à partir de 2016 au Microsoft Accelerator Paris. Oui on commence à comprendre les synergies que permet le système du startup studio puisque c’est le même incubateur que celui de TextMaster. Les contacts noués MyNewsDesk a finalement acheté Mention le 1er Septembre 2018. C’est tout frais ! Aircall, le système d’appel virtuel, utilisant le cloud Aircall, c’est la grosse pépite technologique du startup studio français eFounders. Globalement, la solution proposée est un logiciel de call center, en intégration à 100% avec le CRM. La startup, fondé en 2014, n’est pas encore indépendante mais a déjà levé des fonds plus importants que la plupart des autres startups de eFounders. Le chiffre d’affaires dépasse déjà les 10 millions d’euros, dont près de 30% sont réalisés aux Etats-Unis. La rentabilité n’est pour l’instant pas la priorité : la valorisation dans l’environnement du Saas est d’environ 10 fois le chiffre d’affaires. Il est donc important de « croître très rapidement avant que les autres acteurs du secteur viennent prendre des parts de marché » selon Jonathan Anguelov, cofondateur et spécialiste de la téléphonie d’entreprise dans le cloud. En effet, après une levée de fonds de 800K€ en 2015, les montants sont montés crescendo. En Janvier 2016, Aircall lève 2.8M$ auprès de Balderton. La firme de private-equity remet au pot très rapidement en prenant le lead en Septembre 2016 avec un tour de table à 8M$. La valorisation de la startup explose donc. Enfin, la dernière levée de fonds bouclée en Mai 2018 a rapporté la bagatelle de 29M€ (soit 25M€). De grands noms du capital investissement s’intéressent à la startup comme Draper. La startup sera à suivre de près vu ses ambitions débordantes. Jonathan Anguelov, cofondateur de la startup prédisait une croissance exponentielle à trois ans en Juin 2018. « Notre ambition à trois ans, c’est 100

Rocket Internet, l’histoire du premier startup studio

Rocket Internet, le startup studio des frères Samwer

Rocket Internet : Un business model simple Le modèle économique de l’entreprise est basé sur l’adaptation et le perfectionnement de concepts de commerce en ligne à succès, souvent américains. Le but du startup studio est de créer de nombreuses startups, qui deviendront les numéros 2 de leur marché et qui seront par la suite rachetées. Pour chaque lancement de startup, le studio recrute un fondateur et un managing director parmi les anciens cadres de banques d’investissement ou d’entreprises de conseil, tous diplômés de MBA. Rocket Internet se vante même de mettre seulement 100 jours pour lancer une nouvelle startup. Le Startup studio reste un fonds d’investissement couplé à un incubateur. Les projets qu’il préfère sont donc relativement à court terme. Rocket Internet investit donc plutôt dans des projets web simples, que dans des technologies du futur comme l’intelligence artificielle. Pourquoi Rocket Internet a économiquement raison de copier un leader ? Bien sûr, en tant que grand fan d’innovation, le Statuppers Club n’aime pas trop la copie commerciale. Mais il faut reconnaître qu’elle a bien des avantages ! Voici les arguments avancés par Rocket Internet : Marché déjà créé : Les premières startups à se lancer sur le marché doivent trouver le bon mix produit/prix, doivent faire connaître le service et convaincre le public d’adopter une nouvelle façon de consommer. Quand Rocket Internet arrive sur un secteur, le marché est déjà habitué au concept et il n’y plus besoin de l’éduquer. Gain de temps dans la courbe d’apprentissage : En effet, Rocket Internet bénéficie du recul et évite de perdre du temps et de l’argent dans les mêmes écueils que le numéro 1. Le startup studio bénéficie des erreurs de la startup leader. Aussi, en cas de shift du numéro 1 dans les premières années, Rocket Internet intervient au meilleur moment pour se lancer dans la même direction et n’a pas perdu de temps à chercher le meilleur business model. Les plus beaux exits de Rocket Internet Parmi les coups d’éclats du startup studio, on trouve les opérations suivantes : Delivery Hero vendu pour moitié à Naspers pour 775 M$ (660M$) : en septembre 2017, Naspers a acquis 50% des parts pour 660M€, après avoir déjà investi 80 M$ dans la licorne indienne Swiggy. Notons que Foodora, une autre startup du même secteur et également créée par Rocket Internet a été absorbée par Delivery Hero en 2015. CityDeal vendu à Groupon pour 126 M$ : Après avoir copié Groupon et créé CytiDeal, Rocket Internet a réussi à revendre sa copie directement au numéro 1 qui voulait assurer sa suprématie. Zalando vendu à eBay pour 50M$ Une autre bonne opération du startup studio est « Jumia ». Cette startup remplace son concurrent Américain absent d’Afrique : Amazon. Cette startup est maintenant présente dans 14 pays africains dont le Kenya, l’Afrique du Sud et bien sûr le Nigéria. Plusieurs petites startups sont agrégées à Jumia et leur nom est modifié comme Jumia Cars, Jumia House, Jumia Jobs. Jumia a levé 120 millions d’euros en 2014, notamment par le biais de sa maison-mère AIG (Africa Internet Group), elle-même filiale de Rocket Internet. Si vous souhaitez bénéficier des bonnes actions de Rocket Internet, le startup studio est côté à la bourse de Francfort !! Les limites du modèle Copy-Build-Sell de Rocket Internet Parfois, Rocket Internet rate parfois sa cible. C’est le cas quand le Studio a créé Pinspire ou qu’il a tenté de copier Stripe en créant Paymil. Paymill se lance en 2012 comme Fintech, mais rapidement la faillite survient. Finalement, les 2 secteurs dans lesquels Rocket Internet réussit vraiment sont les marketplaces et la livraison de repas. Les ratés peuvent s’expliquer par le fait que les plus belles réussites se sont faites dans des pays émergents. Il y a 10 ans, les startuppers locaux n’avaient pas vraiment les moyens de se développer. Mais l’écosystème startupal évolue vite et les technologies sont maintenant intégrées. Des champions locaux se développent et importent eux-mêmes les concepts américains comme on peut le voir avec les réseaux sociaux chinois par exemple. Le modèle du startup studio est donc en partie affaibli. Mais avec les sommes colossales investies, les startups de Rocket Internet arriveront toujours à concurrencer les startups originales. L’activité sera juste moins rentable.