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Theranos, l’énorme fraude de la licorne médicale expliquée

Theranos par Elizabeth Holmes

Theranos. Un concept révolutionnaire et une fondatrice de charme : la startup avait tout pour réussir ! Mais l’histoire était trop belle pour être vraie… Theranos était l’emblème des licornes américaines, mais aujourd’hui c’est l’une des plus grosses fraudes dans l’univers startup. La petite startup est devenue en 12 ans de développement une licorne. Sa valorisation dépassait le milliard d’euros et montait jusqu’à 9 milliards de dollars. Il faut dire que le concept était très séduisant : révolutionner le marché des tests sanguins, soit un marché de plus de 80 milliards de dollars rien qu’aux États-Unis. Comment ? En supprimant la piqûre ! Quelques goûtes prélevées au bout du doigt seulement. Et avec une promesse assez folle de rendre les résultats disponibles en 30 minutes seulement ! La miniaturisation de l’appareil permettait en plus d’en avoir directement au domicile des patients… Mais en Septembre 2018, c’est la fin de l’histoire. La liquidation de cette étoile déchue a été prononcée. Comment cette fraude a-t-elle donc pu être montée ? Etape 1 : Falsifier les analyses scientifiques Les équipements de Theranos ont toujours donné des résultats hasardeux. C’est le résultat des analyses techniques qui auraient dû mettre en doute ce projet en premier lieu. Cela n’a pas été fait pour 2 principales raisons : Personne n’a vérifié les tests scientifiques : Personne n’a voulu remettre en cause l’efficacité des équipements de la startup. Tous les médias encensaient la startup révolutionnaire. Et il est parfois difficile d’aller à contre-courant en mettant en doute la véracité d’un concept, même si quelques voix se sont élevées pour dire que cela ne semblait pas possible.</li> Les analyses étaient réalisées par d’autres machines déjà au point : Grâce à John Carreyrou, journaliste au Wall Street Journal, on sait aujourd’hui que les analyses étaient effectuées par des machines de concurrents pour compenser les résultats fantaisistes de celles de Theranos Etape 2 : Bien s’entourer avec des personnes connues qui rassurent Toute bonne escroquerie commence par une opération de séduction pour rassurer la cible. La séduction diminue la vigilance des partenaires. Dans le cas de Theranos, la séduction a servi à rendre la promesse attrayante et crédible. Pour Theranos, la promesse attrayante est à la fois économique (capter une part significative d’un énorme marché) et humanitaire (améliorer le sort des patients). Une fondatrice séduisante : Elizabeth Holmes La séduction commence avec la startuppeuse fondatrice : Elizabeth Holmes. Ses beaux cheveux blonds, son regard perçant et sa motivation suffiraient à endormir quelques personnes. Là où on pourrait être plus surpris, c’est au niveau du background de la jeune femme. En effet, elle monte Theranos dans un secteur dans lequel elle n’a aucun diplôme. Mais la fièvre des investisseurs occulte complètement ce paramètre. Elle a le profil parfait du « drop out » – décrocheur – après avoir quitté Stanford en première année. Elle fait penser à Steve Jobs, Marc Zuckerberg et autres grands startuppers. D’autant qu’elle a utilisé sa bourse scolaire comme capital de départ de sa startup ! Ce storytelling plaît beaucoup aux investisseurs US… Le charisme vaut compétence. Et c’est un problème. Hervé Laroche Des investisseurs et un conseil d’administration prestigieux Elizabeth Holmes capitalise sur son aura et rassemble de grands autour d’elle. Le conseil d’administration de Theranos attire des pointures de l’investissement dont Larry Ellison et Rupert Murdoch. Mais aussi 2 anciens secrétaires d’Etat et le général Mattis, secrétaire à la Défense sous le mandat de Trump. Les investisseurs y perdront leurs investissements, mais c’est le risque inhérent à toute startup. Des managers au top passés par les plus grandes startups Pour donner encore plus de crédibilité au projet, des spécialistes de l’innovation sont appelés en renfort. Des managers sont débauchés de chez Apple notamment pour conserver l’esprit visionnaire et révolutionnaire du projet. Mais c’est là que commence le mensonge de la startup. Certains managers de Theranos font passer de simples projets de collaboration technique avec des partenaires prestigieux (grandes firmes pharmaceutiques, armée) pour des contrats commerciaux importants. Etape 3 : Créer une protection opaque pour ne pas dévoiler la technologie Tous les investisseurs ont conscience qu’il existe un risque assez important sur ce projet. Mais le potentiel de gain est tellement élevé si la technologie est bien celle que l’on espère, que l’on questionne peu le concept. Rappelons que la startup a été créée dans la Silicon Valley, un eco-système habitué au risque mais aussi habitué à un certain secret autour des concepts. Lorsque l’on monte une startup ultra-technologique, on veut éviter d’en révéler le fonctionnement dans le détail pour ne pas être copié et garder l’avance que l’on a. Cette précaution garantit une bonne protection contre les questions trop précises sur la technologie développée. Dans un sens, c’est un peu le revers de la propriété intellectuelle, c’est-à-dire des brevets, qui permettent un secret légitime. Etape 4 : Cloisonner le travail pour que personne n’ait de vue d’ensemble La protection de la technologie impose souvent un cloisonnement. Les équipes de développeurs sont cloisonnées. Personne n’a de réelle vue d’ensemble des projets. Vis-à-vis de l’extérieur, les règles de confidentialité et de sécurité sont drastiques. De nombreux « Non Disclosure Agreements » (NDA) sont signés par tous les tiers en lien avec la startup Theranos. Et la folie de la sécurité envahit peu à peu les locaux de l’entreprise. Des hommes de noir vêtus et équipés d’oreillettes surveillent les allées et venues du personnel au sein des locaux. Prétendant protéger des informations substantielles, c’est en fait le secret fondamental, c’est-à-dire l’inexistence d’informations substantielles (ou leur faible consistance), qu’il s’agit de préserver.Hervé Laroche, professeur à l’ESCP Aussi les licenciements des dissidents sont fréquents, brutaux. Les intimidations dont des menaces de ruine sont portées à l’encontre de certains par la startuppeuse et son mari, numéro 2 de Theranos. Etape 5 : Rentrer dans l’illégalité en créant des faux La démonstration scientifique initiale est le premier faux de la longue liste du dossier Theranos. Estimation du chiffre d’affaires, expertise technique, présentations marketing : tout est faux. Certaines expérimentations avaient tout de même montré des lacunes dans le concept. Mais les échecs ont été mis sur le compte d’aléas du prototype, sans remettre en cause

Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi et Mango Pay

Celine Lazorthes

Céline Lazorthes fait partie de ces femmes de la Tech Française. Très introduite dans le milieu, elle est même l’un des membres fondateurs et membre du conseil d’administration de l’association France Digitale. Mais elle siège aussi dans plusieurs conseils d’administration et donne des cours dans les grandes écoles parisiennes. On le dit d’entrée, la jeune femme est passée par HEC pour son Master spécialisé et a travaillé avec Gilles Babinet pour Eyeka. Le début de carrière s’amorçait bien ! Startuppers Club s’intéresse à cette « startuppeuse » fondatrice de Leetchi, la cagnotte en ligne, et de MangoPay, la solution de paiement en ligne. Elle jongle aujourd’hui entre ses obligations auprès de ses premières créations et son rôle de business angel auprès de Jimmy Fairly, Frichti, Talent.io et Le Slip Français. Leetchi et les débuts de la Startuppeuse Céline Lazorthes La fièvre entreprenariale prend la startuppeuse dès qu’elle est étudiante à HEC Paris. Pour le storytelling, elle raconte qu’elle était chargée d’organiser le weekend d’intégration de sa promotion. Elle doit récupérer l’argent auprès de ses petits camarades qui bien sûr font trainer les choses, on a tous été dans ce cas-là. L’idée lui vient donc de créer une cagnotte en ligne permettant de collecter de l’argent et de faire rapidement le point sur les paiements. Et boom, 1.5 milliards d’euros collectés en 2017 ! Evidemment, ce n’est pas aussi simple. Déjà parce que détenir de l’argent qui appartient à des tiers, c’est un métier. Un métier qui s’appelle la banque. Il a donc fallu se battre pour récupérer une licence bancaire. Ensuite parce qu’il a fallu trouver des investisseurs pour financer les investissements en sécurité. Mais pour ça, Céline Lazorthes peut compter sur ses qualités relationnelles et sur le réseau HEC et French Tech ! Rapidement, elle fédère le soutien d’OSEO qu’elle fait fructifier en étant accompagné par des incubateurs comme le BizSpark de Microsoft puis l’incubateur d’HEC. On le sait tous, le nerf de la guerre reste le cash. Et Leetchi en trouve auprès de grands noms là encore : Xavier Niel pour commencer, Oleg Tschelztoff fondateur de Fotolia, Jérémie Berrebi l’un des fondateurs de Kima Ventures et serial-investisseurs. Enfin, des fonds viennent grossir les levées de fonds suivantes comme 360 Capital Partners et IdInvest Partners. Le groupe Crédit Mutuel Arkéa rachètera finalement la startup Leetchi. Le deal est de 50 millions d’euros pour 86% des parts. Céline Lazorthes et l’équipes dirigeante conservent les 14% restant. Aujourd’hui Leetchi est disponible en 4 langues, emploie 100 personnes pour 10 millions de clients. Mais là où la startup surprend le plus, c’est au niveau des montants collectés : 1.5 milliards en 2017 ! Mango Pay, le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre Evidemment, quand on voit la réussite fulgurante de la startup Leetchi, cela peut donner des appétits. Notamment lorsqu’on détient une licence bancaire difficile à décrocher. Un relais de croissance intelligent a donc fleuri au sein de Leetchi : MangoPay. Gloablement, la solution de paiement est la même que pour Leetchi, mais elle est rendue disponible pour les autres sites. Le marché a déjà des compétiteurs sérieux comme Stripe, WePay, ou Braintree. Mais qu’importe en 2013 la startup est créée. Elle a depuis été rachetée par le crédit Mutuel Arkéa en 2015 pour un montant inconnu. Notons que cette startup est basée au Luxembourg comme Paypal en Europe. En 2015, l’ecosystème des marketplaces a progressé très fortement avec environ 53% de croissance (comparé aux 15% de croissance du commerce en ligne). Les places de marchés avaient donc des besoins croissants en moyen de paiements. D’autant plus qu’une réglementation des services de paiements (PSD2) implique clairement que les places de marchés ne doivent à aucun moment être en possession des fonds de leurs clients ou des fournisseurs. Surfant sur la vague juridique, en Janvier 2016, MangoPay avait déjà traité plus de 200 millions d’euros de fonds. Pas mal pour un relais de croissance qui a maintenant plus de 2500 clients ! Les bons conseils pour créer sa startup par Céline Lazorthes Voici les bons conseils pour créer sa startup par Céline Lazorthes : 1. Se confronter rapidement au marché Lorsque j’ai créé Leetchi, le site était loin d’être parfait. C. Lazorthes Pour Céline Lazorthes, il n’a pas été difficile de se persuader que son idée était bonne. Dès qu’elle évoquait son concept, tout le monde semblait persuadé de son utilité et de ses chances de réussite. Mais pour dégoter la bonne idée, il faut selon la startuppeuse rester au contact du marché et s’y confronter le plus tôt possible. Si vous arrivez rapidement à accrocher des clients, alors c’est que le concept est viable. Sinon c’est qu’il faut le retravailler. 2. Bien recruter ses associés et ses collaborateurs On ne peut pas réussir tout seul ! C. Lazorthes Recruter ses associés est une affaire d’équilibre. Demandez-vous quelles sont vos propres compétences et recrutez en fonction pour rééquilibrer le tout. On est souvent tentés de choisir des gens qui nous ressemblent mais il serait plus efficace de se concentrer sur les profils complémentaires. Savoir s’entourer est l’un des qualités les plus importantes du startupper. Pour recruter en général, en plus de la compétence et de l’appétence pour l’entreprenariat, il est important de rechercher de vrais ambassadeurs de la marque. Des gens qui vont porter la startup au maximum en donnant pas mal d’eux-mêmes. Parce qu’ils croient vraiment dans le concept et dans son utilité. Le bon plan des BSPCE Enfin, petit conseil bonus : les BSPCE. Les bons de souscription de parts de créateur d’entreprise. Ils donnent le droit à l’associé qui les reçoit de souscrire des actions dont le prix est fixé lors de l’attribution des BSPCE. Le prix étant fixé à l’avance, le manager a vraiment intérêt à maximiser la valeur de l’entreprise rapidement pour bénéficier à fond de ce process. Ce sont des bons qui peuvent être attribués gratuitement ou non. Il n’y a pas de limites au nombre de BSPCE pouvant être émis. Mais il existe 2 vrais avantages : L’exercice des BSPCE peut être conditionné à la réalisation de