La start-up nigériane Paystack est devenue la dernière entreprise technologique africaine dont tout l’écosystème parle. Une des plus startups américaines les plus connues rachète pour un montant rarement atteint en Afrique une startup très prometteuse.

Paystack x Stripe : Un rachat mais une indépendance conservée

La start-up a été rachetée par Stripe, le géant américain des paiements. Ce rachat s’inscrit dans le cadre d’un accord qui permettra aux deux entreprises de continuer à fonctionner indépendamment. Cette acquisition s’inscrit dans le cadre des plans d’expansion internationale de Stripe. En effet, à la suite d’un financement de 600 millions de dollars en avril 2020, les startuppers ont mis en place un plan d’internationalisation a été construit . Aucune des deux sociétés n’a dévoilé la valeur de l’acquisition. Mais TechCrunch rapporte que l’opération vaut plus de 200 millions de dollars.

Paystack, un service de paiement basé sur une API similaire à celle de Stripe, permet aux utilisateurs de mettre en place des passerelles de paiement en ligne. Cela permet aux entreprises d’accepter les paiements par carte de crédit et de débit des clients en ligne. L’acquisition de Paystack est une marque de la croissance rapide de la start-up depuis sa création en 2015 par Shola Akinlade et Ezra Olubi.

Paystack : la première startup nigérianne a intégré le Y Combinator

Elle est devenue la première startup nigériane jamais admise dans Y Combinator, l’incubateur de la Silicon Valley qui a soutenu de grandes startups mondiales, dont Stripe. Depuis, Paystack a converti plus de 60 000 clients avec une clientèle qui comprend des petites entreprises commerciales, des agences gouvernementales et de grandes entreprises. La startup compte même le géant des télécommunications MTN et la société internationale de transport routier Bolt comme client. La société s’est également étendue à l’Afrique du Sud et au Ghana. 114 employés travaillent aujourd’hui pour la startup.

Les startups nigériannes fintech semblent défier une réalité économique pourtant difficile

L’acquisition de Paystack intervient également en dépit de réalités économiques incertaines. En effet, le Nigéria connaît un contexte de crises déclenchées par la pandémie actuelle de coronavirus. L’acquisition de Paystack s’inscrit dans une tendance plus large qui voit des startups africaines avec le vent en poupe lever des millions de dollars.

Parmi les opérations de sortie notables des start-ups fintech, on peut citer l’achat de DPO Group, un fournisseur de services de paiement pour les entreprises africaines. La startup a été rachetée par Network International, un géant des paiements dont le siège est à Dubaï. Officiellement pour un montant de 288 millions de dollars. De même, l’acquisition par WorldRemit de Sendwave, une société de transferts de fonds axée sur l’Afrique, dans le cadre d’une opération évaluée à 500 millions de dollars selon Bloomberg.

Enfin, à la fin de l’année dernière, le géant des paiements mondiaux Visa a payé 200 millions de dollars pour acquérir 20 % des parts d’Interswitch, la plus grande société de paiements électroniques du Nigeria, ce qui en fait la première licorne fintech d’Afrique.

La startup américaine Stripe avait déjà flairé le bon filon en 2018

L’acquisition de Paystack par Stripe est une extension de la relation existante entre les deux sociétés. Stripe a mené le tour de table de Paystack de 8 millions de dollars en 2018. Visa, Tencent et Y Combinator ont également participé à ce financement initial. Cette opération a marqué l’intérêt croissant des géants mondiaux des paiements pour le secteur des start-ups africaines.

Pour sa part, les premiers bailleurs de fonds de Paystack ont également inclus des investisseurs locaux. Ainsi Spark, une société d’investissement dirigée par Jason Njoku, fondateur d’iROKOtv, était l’un des premiers investisseurs. Egalement Ingressive Capital and Ventures Platform, deux sociétés panafricaines de capital-risque ont soutenu Paystack en phase de démarrage.